Les bovins et les équins passent leur tour
La 804e édition de la foire de Beaucroissant se déroulera sans bovins et sans les équins, mais avec de nombreux animaux et un secteur agricole au complet.
Multiséculaire, la foire de Beaucroissant n’est pas pour autant figée. En marche forcée ou par la volonté de ses organisateurs, elle bouge.
Ainsi, il n’y aura pas de bovins les 12, 13 et 14 septembre pour la 804e édition de la foire d’automne, ni en concours, ni sur le foirail, pour cause de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui a sévi cet été dans les élevages bovins de Savoie et de Haute-Savoie.
Les équins ne seront pas non plus de la partie. « À la suite du tout récent cas de dermatose nodulaire identifié dans un élevage bovin de l’Ain et l’extension de la zone protection, la Foire de Beaucroissant trouve plus raisonnable de renoncer à l’accueil des chevaux et équidés lors de sa prochaine édition, les 12, 13 et 14 septembre 2025 », fait part le maire, Antoine Reboul dans un communiqué paru ce mercredi 10 septembre.
Il précise : « Devant la détresse des éleveurs, alors que nous espérions sortir progressivement de cette crise, il nous faut agir de façon plus contraignante et ne prendre aucun risque, qui puisse accroître cette épizootie. On sait en effet que les transports d’animaux, peuvent à l’insu des marchands véhiculer les insectes vecteurs de la maladie. »
En conséquence, aucune bétaillère n’aura accès au champ de foire et les ventes seront interdites hors de l’enceinte de la foire.
L’an dernier c’était la FCO qui touchait les ovins, et il y eut quelques éditions sans volaille pour cause de grippe aviaire. Mais accueillant un millier d’exposants de toutes sortes dont 220 en matériel agricole et toutes sortes d’animaux, il y a toujours quelque chose à faire et à voir à la foire.
Des solutions au chausse-pied
Pour autant, l’histoire commune de la foire de Beaucroissant et de son village est une question d’équilibre. Ou comment ce bourg de 1 737 âmes se transforme, quelques jours par an, en champ de foire de 30 ha avant de replonger, tout le reste de l’année dans un fonctionnement de commune rurale.
« Il y a de la place à Beaucroissant, mais Beaucroissant n’a pas de place de village », disait-on dans les campagnes.
Dans l’impossibilité d’accéder à l’emprunt à la sortie des années covid qui ont mis à mal la principale ressource de la commune qu’est la foire, Beaucroissant se lance enfin dans le projet de réaménagement du centre de son village « qui concernera la foire car elle se déroule dans le village », précise Antoine Reboul.
Dans une première phase, la cour d’école a été agrandie et végétalisée.
« En empiétant sur l’allée 2, nous avons été obligés de faire bouger trois grands restaurants sur l’allée 3 », explique le maire. Il souligne l’acceptation des 25 exposants déplacés, même s’il n’a pas été facile de faire bouger des choses qui semblaient immuables.
C ID TD
« On trouve des solutions au chausse-pied », confie la régisseuse, Marie-George Baty. Une nouvelle allée a aussi été créée derrière le gymnase afin de rééquilibrer les emplacements. « Il faut que la foire continue d’exister dans le village », insiste le maire.
Une place de village
Aussi, la deuxième phase de travaux concerne l’aménagement de la place entre l’école, la salle polyvalente, le chalet de la boulangerie et la maison dauphinoise Nardy, en cours de rénovation.
Un aménagement paysager rendra sa convivialité au cœur de village avec des arbres, des bancs, des chemins piétons, des bandes enherbées et des barrières en bois pour conserver le caractère rural du bourg.
Cela sans empêcher les exposants de s’installer sur la place au moment de la foire. Le montant des travaux s’élève à un million d’euros, financés par de l’emprunt et une aide du Département pour l’école. De nouveaux logements et des commerces seront créés. Ces travaux débuteront dès la fin de la foire de septembre.
Des racines agricoles et rurales
Ça bouge aussi ailleurs sur le champ de foire. Sans organiser de concours et sans leurs bêtes, les éleveurs charolais seront présents pour discuter avec les visiteurs et leur proposer sous leur chapiteau leur repas à base de viande charolaise et de produits locaux ainsi que leurs burgers dont la réputation dépasse aujourd’hui le Dauphiné.
Le restaurant charolais, haut lieu de rencontre. c ID TD
« Les racines de la foire sont rurales et agricoles », martèle Antoine Reboul. « Dans une société où l’agriculture est malmenée », il plaide pour que la foire puisse « jouer un rôle fédérateur et de plateforme où les choses s’organisent pour parler d’agriculture ».
Il évoque la construction du futur bâtiment charolais sur le champ foire, lieu de convergence au service de l’activité rurale.
Vaches en bois
« On sera présent contre vents et marées », déclare à son tour Max Josserand, négociant en bestiaux, qui viendra… avec des vaches en bois. « Je vais les vendre », glisse-t-il avec malice.
Il explique combien la crise de la DNC, au-delà du drame qu’ont vécu les élevages savoyards qui ont dû être dépeuplés, pose d’énormes difficultés de mouvement des animaux, que broutards, taurillons et génisses sont coincés dans de nombreuses fermes et que les trésoreries sont en conséquence exsangues.
Max Josserand et ses vaches en bois. c ID TD
Il salue le travail conduit par les services de l’État durant tout l’été, la disponibilité des vétérinaires et pose des questions sans réponse sur l’arrivée de la maladie en France.
Par ailleurs, le maire de Beaucroissant a souligné que toute l’aire destinée au matériel agricole était complète, un phénomène qui se répète depuis la dernière édition.
Le secteur des énergies renouvelables est aussi en plein boum et a trouvé sa vitrine à Beaucroissant.
100 ans de foire
La modernisation de la foire passe aussi par des travaux qui ne se voient pas lorsque tous les forains sont en place, mais tous les raccordements électriques sont en cours de changement par Enedis, qui projette d’enfouir à terme les lignes aériennes.
A noter également le stand commun des deux caisses du Crédit agricole Centre est et Sud Rhône Alpes. Côté ludique, les banques mutualistes proposeront un simulateur de conduite : moissonneuse-batteuse, tracteur ou trottinette, au choix.
Sellerie Baude : 100 ans de présence. c ID TD
Enfin, une mention spéciale pour la sellerie Baude qui fêtera cet automne son centième anniversaire sur la foire.
Isabelle Doucet
L’Agrivillage cultive le lien
Le village des organisations professionnelles agricoles (OPA) évolue. Situé dans l’allée DBis du secteur agricole, l’Agrivillage fera cette année chapiteau commun avec les éleveurs ovins.
Ces derniers proposeront leur propre buvette et petite restauration, ainsi que de nombreuses animations autour du mouton : le vendredi à destination des établissements scolaires, et le samedi et le dimanche pour tous les publics (présentation des races ovines, démonstration de tonte, lots à gagner).
Démonstration de tonte. c ID TD
« Nous profitons de l’opportunité d’avoir toutes les OPA sous un même chapiteau pour attirer des jeunes vers les métiers de l’agriculture », indique Thierry Blanchet, président d’Agrivillage. Élu à la Chambre d‘agriculture de l’Isère, il insiste sur le défi de l’installation et de la transmission en agriculture. Les conseillers spécialisés de l’organisme consulaire seront présents le vendredi 12 septembre, journée particulièrement dédiée aux professionnels, pour répondre aux questions des agriculteurs et les accompagner dans leurs démarches. Une conseillère dédiée à l’Évolution professionnelle (CEP) sera également présente pour échanger avec toute personne envisageant une reconversion dans le secteur agricole.
Éclosion de poussins
Les OPA ont mis les petits plats dans les grands pour parler des métiers, des parcours et des formations et inviter les visiteurs à l’intérieur du chapiteau.
Le 12 septembre, en fin d’après-midi, seront remis le Trophée de la ruralité et le Prix de l’Excellence agricole et rurale, organisé par Terre Dauphinoise.
Bien sûr, les animaux sont une porte d’entrée incontournable et l’éclosion des poussins en direct, concoctée par la FDSEA de l’Isère, attire les enfants comme les adultes.
Il y aura aussi une autre vache à l’Agrivillage, mais celle-ci sera en carton pour un atelier traite et dégustation du lait.
À découvrir également sur place, un simulateur de conduite pour s’essayer au volant d’un tracteur ainsi qu’une tombola au profit du Téléthon.
Pêle-mêle, le réseau Bienvenue à la ferme proposera, outre des dégustations de produits locaux, des jeux pour gagner des cadeaux, des quiz, des séances de reconnaissance de graines ou encore des ateliers de semis.
Le dimanche uniquement, une mini-ferme sera installée sur place avec des volailles, lapins, cochons d’Inde, pour approcher les animaux dans un cadre ludique et pédagogique.
Pour Thierry Blanchet, la foire et ses lieux de rencontre et d’interaction sont le moyen de tisser par le relationnel le lien entre le grand public et les agriculteurs.
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Les couleurs de l’agriculture iséroise
La septième édition du Prix de l’Excellence agricole et rurale réserve encore de grandes surprises, vendredi 12 septembre à 17 heures, sous le chapiteau Agrivillage.
La septième édition du Prix de l’Excellence agricole et rurale se déroulera le vendredi 12 septembre à 17 heures sous le chapiteau Agrivillage des organisations professionnelles agricoles.
Organisé par Terre Dauphinoise avec ses dix partenaires (1) ce prix s’inscrit comme un moment privilégié dans la vie agricole du département.
Des idées à foison
En sept éditions et près de 70 lauréats, il a permis de faire connaître au plus grand nombre les pépites du département qui se sont distiguées par leur dynamisme, leur capacité d’innovation, leur enthousiasme, par une volonté farouche de porter haut les couleurs de l’agriculture iséroise, une envie de faire un pas de côté, par l’originalité des productions, la particularité de leur modèle agricole, leur jeunesse et leur capacité d’adaptation.
Assister à la remise du Prix de l’Excellence, découvrir les lauréats, c’est la garantie de se prêter au jeu jusqu’à la fin, sans voir le temps passer, le public étant captivé par les histoires singulières et l’intensité des parcours des lauréats.
Cette année, il y aura encore de la jeunesse, de l’innovation, de la solidarité, de l’opiniâtreté, des idées à foison et beaucoup, beaucoup de bonne humeur.
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(1) Chambre d’agriculture de l’Isère, Crédit agricole Centre est, Crédit agricole Sud Rhône Alpes, Solaal, MSA Alpes du Nord, Cerfrance, Groupama Rhône Alpes Auvergne, Safer Auvergne Rhône Alpes, Pôle agroalimentaire, groupe coopératif Oxyane.
En pratique
Foire de Beaucroissant, du 12 au 14 septembre
Entrée gratuite
1 000 exposants, 80 bars et restaurants
Matériel agricole et travaux publics, habitat, meubles, loisirs, camelots, volailles, chiens, alimentation, fête foraine, outillage, voitures, quads, motos, etc.,
Fête foraine pendant trois jours
Village des vieux métiers
Vendredi 12 septembre : Inauguration à 10 h 30, foire au bétail (chevaux, moutons, chèvres et cochons), Trophée de la ruralité à 16 h 30 et Prix de l’Excellence agricole et rurale à 17 h (Agrivillage)
Samedi 13 : Banda Furax de 15 h à 17 h et DJ Matafan de 16 h à 21 h 30
Dimanche 14 : Art et traditions populaires Salmorenc de 9 h à 15 h (musiques et danses du Dauphiné)
20 parkings, tarif de 4,50 à 5 €
Gare de Beaucroissant : 9 TER depuis Grenoble et 11 TER en direction de Grenoble
