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Mobilisation

Une journée d’action FNSEA-JA le 26 septembre

Dans un entretien au Journal du Dimanche, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a appelé les agriculteurs à manifester partout en France. L’occasion pour le patron des agriculteurs français de revenir sur les sujets brûlants de la rentrée dont le Mercosur et les taxes Trump.

Une journée d’action FNSEA-JA le 26 septembre
Les actions syndicales qui se dérouleront le 26 septembre seront à « l’appréciation des fédérations départementales, mais ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes », a précisé la FNSEA.

Lors de leur conférence de presse de rentrée, le 2 septembre dernier, les dirigeants de la FNSEA, Arnaud Rousseau (président) et Hervé Lapie (secrétaire général), avaient annoncé une mobilisation pour l’automne. L’information a été confirmée par le président de la FNSEA dans les colonnes du Journal du Dimanche (JDD) le 14 septembre. Le syndicat agricole a appelé à manifester partout en France « contre le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres, à l’image des œufs ukrainiens ». En effet, fin août, certaines enseignes françaises peu scrupuleuses avaient importé de grandes quantités d’œufs ukrainiens. Or ces derniers ne respectent aucun standard sanitaire européen. « Nous n’en voulons pas dans nos assiettes car ils sont dangereux pour la santé et l’environnement », a martelé Arnaud Rousseau. L’interprofession de l’œuf (CNPO) était également montée au créneau avec les mêmes arguments.

« PAC de moins en moins commune »

Le syndicat qui a refusé de participer au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, devrait également en profiter pour mettre la pression sur la Commission européenne qui prévoit dans le cadre financier pluriannuel de baisser le budget de la politique agricole commune (Pac) de 21 % le faisant passer de 387 milliards d’euros à 300 milliards d’euros pour la période 2028-2034. C’est une ligne rouge pour les syndicats européens, en particulier français qui savent très bien que cette baisse annoncée engendrera moins d’aides pour de nombreux pays. « La Pac est de moins en moins commune. C’est ce qui nous inquiète. Là encore, la France doit s’impliquer. Mais en changeant de gouvernement tous les six mois, la voix de la France pèse moins… et le monde, lui, ne nous attend pas », analyse Arnaud Rousseau dans le JDD irrité de voir le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, « refuser de parler de baisse des aides agricoles ».

À l’initiative des « fédés »

Dans cet entretien, le président de la FNSEA s’inquiète du manque de vision sur la stratégie agricole, qu’elle soit française ou européenne. « les volumes produits ne compensent pas les prix, les charges explosent, les revenus s’effondrent. Sans vision, on ne peut pas s’en sortir », s’alarme-t-il pointant les menaces qui planent sur la souveraineté alimentaire française : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis quinze ans, nous produisons moins de viande : plus d’un poulet sur deux consommés en France est désormais importé, tout comme 40 % des légumes et 60 % des fruits. On produit moins de céréales, on importe davantage : nous étions le deuxième exportateur mondial il y a dix ans, nous sommes aujourd’hui le sixième ». De manière plus concrète, les actions syndicales seront à « l’appréciation des fédérations départementales, mais ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes », a précisé la FNSEA qui mènera cette mobilisation avec Jeunes agriculteurs (JA). Par ailleurs, dans le cadre des traditionnelles consultations menées après la nomination d’un nouveau Premier ministre, la FNSEA et JA devraient être reçus prochainement à Matignon pour faire un tour d’horizon des sujets à traiter, notamment le projet de loi de finances 2026 et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Christophe Soulard