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Environnement

Une Rand'eau pour valoriser les efforts des agriculteurs

Dimanche 12 octobre, le grand public est convié à une « Rand’eau agricole » entre Manthes et Beaurepaire. L’objectif consiste à faire découvrir les efforts des agriculteurs de ce territoire pour préserver la ressource en eau.

Par Isabelle Doucet
gens de dos sur une route
Syndicat d'eau potable Valloire-Galaure
Les participants à la Rand’eau agricole pourront découvrir les actions menées par les agriculteurs sur trois parcelles.

Quoi de mieux qu’une randonnée au cœur des champs pour rencontrer des agriculteurs et mieux comprendre les enjeux et efforts liés à la protection de la ressource en eau. C’est le pari de la « Rand’eau agricole » organisée le dimanche 12 octobre en matinée entre Manthes et Beaurepaire. « Nous souhaitons montrer que l’agriculture s’adapte et innove pour protéger les captages d’eau potable », explique Rébecca Laigret, animatrice captages prioritaires aux Syndicats d’eau potable Valloire-Galaure et Épinouze-Lapeyrouse, coorganisateurs de l’évènement. En effet, les exploitants ont fait pas mal d’efforts pour préserver la qualité de l’eau. Sur les captages d’Albon et de Saint-Rambert-d’Albon, les objectifs du plan d’action ont été atteints, tant sur les nitrates que sur les phytos. À Manthes, c’est un peu plus compliqué mais des efforts sont en cours. Et l’idée est de les mettre en avant. »

Deux circuits sont proposés au fil de l’Oron : 7 km pour les adultes et 3 km pour les familles (enfants à partir de 5 ans). Et trois agriculteurs volontaires — un céréalier, un maraîcher arboriculteur et un pépiniériste — sont mobilisés pour cette opération. « Les circuits sont volontairement courts afin de laisser le temps à l’échange entre les agriculteurs et les randonneurs », précise Rébecca Laigret.

Créer du lien

Les captages d’eau potable puisent dans la nappe profonde de la molasse et dans la nappe superficielle des alluvions. Cette dernière est commune à plusieurs captages du Nord-Isère, secteur où des Rand’eau agricoles ont déjà été organisées.

Côté Nord-Drôme, « le Syndicat d’eau potable Valloire-Galaure alimente 30 000 personnes. Parmi les cinq captages, deux sont classés prioritaires (Manthes et Albon) en raison de la qualité de l’eau dégradée due aux pollutions agricole et industrielle. Celui de Manthes est stratégique car il alimente, à lui seul, 15 000 personnes, précise Rébecca Laigret. Sur ces aires d’alimentation de captage prioritaire, environ 70 agriculteurs sont sensibilisés à la préservation de la qualité de l’eau et incité à faire évoluer leurs pratiques afin de réduire la présence de nitrates et de molécules et métabolites phytosanitaires. »

Pour une partie d’entre eux, ceux ayant les plus grandes surfaces agricoles, les plans d’action (1) portent sur la réduction des produits phytosanitaires, l’évolution du pilotage de la fertilisation, les techniques de piégeages des polluants. « Nous cherchons aussi à développer des filières à bas niveaux d’intrants », ajoute Rébecca Laigret.

Les participants à la Rand’eau agricole pourront ainsi découvrir ces actions en dialoguant directement avec les agriculteurs présents, sur trois parcelles. Une démarche propice à créer du lien entre habitants et agriculteurs.

Christophe Ledoux

(1) Les plans d’action sont coordonnés par le Syndicat d’eau potable Valloire-Galaure et mis en œuvre par la Chambre d’agriculture de la Drôme, l’Adaf (agroforesterie) et Agribiodrôme.

« On ne peut pas laisser s'exprimer les autres sur ce que l'on fait tous les jours »

2 hommes
IB TD
Jean-François Charpentier, est producteur en grandes cultures à Thodure.(cadrer sur JFCharpentier à droite)

Coexploitant avec trois associés en EARL à Thodure, dans la Bièvre, Jean-François Charpentier participera le 12 octobre à la Rand’eau agricole, qui ira de Manthes dans la Drôme à Beaurepaire en Isère. « Aujourd’hui, beaucoup trop de monde parle du métier d’agriculteur sans trop le connaître, fait-il remarquer. On ne peut pas laisser s’exprimer les autres sur ce que l’on fait tous les jours. C’est pourquoi je m’implique dans la Rand’eau pour faire connaître et comprendre au grand public les pratiques agricoles pour économiser l’eau et la garder de qualité. »

Dans ses deux exploitations, en bio pour l’une et en conventionnel pour l’autre, où sont cultivés pommes de terre, légumes secs et plantes aromatiques, lui et ses associés ont déployé des techniques raisonnées. « Avec des outils d’aide à la décision, cela nous permet d’intervenir au bon moment et avec la meilleure dose possible pour les traitements, tout en tenant compte des contraintes liées aux aires de captage, explique Jean-François Charpentier. La gestion de l’azote est aussi raisonnée. » Des couverts sont également implantés pour ne pas laisser les sols nus l’hiver. « J’évoquerai aussi la gestion fine de l’irrigation grâce aux sondes et aux matériels aujourd’hui utilisés », ajoute le président de l’Association des irrigants de l’Isère.

CL