Une stratégie européenne pour le renouvellement générationnel
En prévision de sa stratégie sur le renouvellement générationnel attendue après l’été, et qui est une priorité du commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, Bruxelles multiplie les consultations. Le sujet était à l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture, le 17 juin à Varsovie. Une consultation publique a été ouverte et les discussions avec les parties prenantes se poursuivent.

Alors que la Commission européenne prépare une stratégie sur le renouvellement générationnel qu’elle devrait présenter peu après l’été, dans le courant du troisième trimestre de 2025, le sujet était à l’ordre du jour de la session plénière de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne (UE), le 17 juin à Varsovie (Pologne). L’accès aux terres et aux financements sont les deux principales priorités pour attirer les jeunes dans les zones rurales. « Sans terre, il n’est pas possible de produire », a d’ailleurs indiqué le commissaire à l’Agriculture, Christophe Hansen. Celui-ci a également souligné la force de frappe de la Pac, évoquant les 8,5 milliards d’euros (Md€) de soutiens aux jeunes agriculteurs dans les plans stratégiques (incluant les aides au revenu et à l’investissement), mais aussi les 3 Md€ d’engagements de la Banque européenne d’investissement (BEI), en partie fléchés vers les jeunes. De plus, la question de la définition de l’agriculteur actif est stratégique et a également été évoquée à la fois par certains ministres et par Christophe Hansen. « De nombreuses personnes ont les moyens financiers d’investir dans des terres agricoles, mais ce ne sont finalement pas elles qui les cultivent réellement », a-t-il souligné en conférence de presse. À ce titre, l’existence de l’observatoire européen des terres peut aider, selon lui. Mais le Luxembourgeois a également évoqué la nécessité d’aller au-delà de la Pac. « Si nous voulons attirer davantage de jeunes vers l’agriculture ou les inciter à reprendre des exploitations agricoles, nous devons également améliorer les conditions de vie dans les zones rurales », a-t-il insisté. Dans cette optique, les ministres ont évoqué la possibilité d’avoir une approche systémique avec un ensemble d’outils plus globaux qui ne serait pas uniquement de la responsabilité de la Pac. Ils ont souligné, en outre, la nécessité de simplifier la réglementation relative à la transmission des exploitations agricoles.
Consultation publique jusqu’au 14 juillet
La Commission européenne a ouvert, le 16 juin (jusqu’au 14 juillet), une consultation publique sur sa future stratégie qui donne quelques précisions sur la forme qu’elle prendra. Bruxelles indique qu’elle contiendra des mesures politiques et financières pour répondre aux difficultés d’accès aux terres, aux investissements et aux compétences. La Commission prévoit une approche combinant les politiques dans différents domaines et responsabilités, dont beaucoup se situent aux niveaux national ou régional : Erasmus+, instruments financiers, logement, santé mentale, régimes de retraite et planification de la relève, développement rural, politique énergétique, mobilité, tourisme, numérisation… Et le sujet était également à l’agenda du Conseil européen de l’agriculture et de l’alimentation (EBAF) qui s’est réuni pour la troisième fois le 19 juin. L’occasion pour le Ceja (jeunes agriculteurs européens) de réitérer ses attentes. Dans un papier de position publié le 17 juin, il demande de la cohérence entre le processus d’élaboration de la Pac et les objectifs en matière de renouvellement des générations. Première exigence : un financement ambitieux de 30 milliards d’euros dédié au renouvellement des générations dans la prochaine Pac 2028-2034. Les jeunes agriculteurs européens appellent aussi à élargir la panoplie d’outils en faveur du renouvellement des générations avec des dispositifs de transmission des exploitations, des diagnostics climatiques, des services de médiation, ainsi qu’une gestion ciblée des risques pour les jeunes agriculteurs, grâce à un financement renforcé.