Vandalisme en plein marais

Effaré, abasourdi, sonné. Les mots manquent pour décrire le sentiment qu'éprouve André Coppard suite à l'acte de vandalisme dont il a été victime mardi 30 mai après-midi. « En plein jour ! », s'exclame-t-il, n'en revenant toujours pas.
Il était avec un de ses tracteurs, ou plus précisément celui de son fils Régis installé en EARL, et une cuve d'azote à épandre dans les champs du marais de Bourgoin. Ayant besoin de sa fourgonnette stationnée plus loin pour se rendre à un rendez-vous lié à des dégâts locaux de sangliers, il laisse le tracteur et la remorque sur place. A son retour, l'ensemble agricole avait disparu. Consternation. Premières recherches infructuesuses et appel à la police et à la gendarmerie, car le secteur à explorer est à cheval à la fois sur la zone police (Bourgoin) et sur la zone gendarmerie (Saint-Savin). « Les militaires ont été très réceptifs, car j'ai pensé que ce vol était destiné à faire partir le tracteur dans des pays de l'Est », explique l'agriculteur. Un peu plus tard, la remorque a été retrouvé renversée à un kilomètre, dans les marais, tandis que le tracteur, à quelques mètres, avait été lancé dans un fossé. « Il y a eu un réelle volonté de l'abîmer, car car mon fils est arrivé, les roues tournaient encore, il avait été lancé à pleine vitesse pour le planter. Je ne sais pas comment ils ont fait, car il fallait sauter en marche, ce qui est très risqué. La violence du choc est telle que le pont avant a été détruit, il ne tenait que par les flexibles et la radio dans la cabine a été arrachée », commente André Coppard encore sous le choc.
Preuve de l'impact, un gros engin de levage de la société Cicéron a mis quatre heures mercredi pour sortir l'engin du fossé dans lequel il était. « On ne sait pas quoi penser. Qui peut avoir fait ça, pour quelles raisons ? Mais j'ai reçu des coups de fil de collègues agriculteurs locaux qui avaient appris la nouvelle, cela fait du bien », commente-t-il. Deux individus au volant de ce tracteur ont été aperçus par un témoin au moment des faits. Une enquête de gendarmerie est ouverte. Des relevés d'ADN ont été réalisés dans la cabine et sur un objet laissé à proximité.
« C'est un tracteur récent, bourré d'électronique, avec de nombreuses sécurités, il faut savoir le démarrer et le conduire, s'étonne l'agriculteur. Mais le plus inquiétant c'est que nous allons commencer la saison d'irrigation, avec des enrouleurs laissés en plein champ, quelquefois des tracteurs, on ne va plus être serein. »