Vols de matériel agricole : un plan d’action détaillé
Lors d’un déplacement dans le Val-d’Oise le 23 juillet, la ministre de l‘Agriculture, Annie Genevard, et son homologue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ont précisé les actions à venir pour renforcer la sécurité des agriculteurs et des exploitations.

Chaque année, plus de 15 000 atteintes aux biens sont recensées dans les exploitations agricoles : vols de matériel agricole, de cultures, d’animaux, dégradations, rodéos sauvages, rave-parties, etc. Face à ce constat, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ont présenté un plan d’action pour renforcer la sécurité des agriculteurs et des exploitations, le 23 juillet. Dans les mois à venir, plusieurs travaux seront menés : renforcement du partenariat gendarmerie et agriculture, simplification du dépôt de plainte (directement sur l’exploitation), meilleure information des agriculteurs sur leurs droits, travail avec les constructeurs de matériel agricole pour améliorer la traçabilité des GPS embarqués. En octobre, le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) a condamné à six ans de prison un homme impliqué dans le vol d’une trentaine de GPS agricoles, principalement en Île-de-France. Le préjudice total a été évalué à 430 000 euros. L’une des victimes, présente dans la salle d’audience, avait indiqué ne pas avoir pu moissonner pendant huit jours à la suite du vol de ses équipements agricoles.
De meilleures indemnisations
Par ailleurs, un travail va être conduit avec les banques, assureurs et collectivités afin de mieux indemniser les agriculteurs victimes de dégradations massives (rave-parties ou rodéos), « dont les pertes sont aujourd’hui difficilement prises en charge, même après un dépôt de plainte ». Des pistes législatives sont à l’étude, notamment à travers la proposition de loi du député Xavier Breton, sur le délit d’entrave aux activités agricoles en cas d’intrusion dans une exploitation. « La ministre de l’Agriculture s’est engagée à l’expertiser avec le ministère de la Justice », est-il précisé. Soulignant la détresse économique, mais aussi morale, qu’entraînent ces exactions, la ministre a affirmé que « l’autorité ne s’arrête pas aux limites des métropoles : elle doit aussi être respectée dans les champs et dans les cours de ferme ». « Ces atteintes régulières à l’encontre de nos agriculteurs ne sont pas seulement des délits : ce sont des attaques contre ceux qui nous nourrissent. Il est de notre responsabilité de protéger ceux qui défendent chaque jour notre souveraineté alimentaire. S’en prendre à un agriculteur, c’est s’en prendre à l’intérêt général », a encore rajouté Annie Genevard.