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Directive nitrates

Zones vulnérables : les agriculteurs isérois recensent les arguments pour faire déclasser certaines communes

La révision des zones vulnérables pourrait faire sortir 34 communes iséroises du classement, mais en intégrer 28 autres. D'où l'appel de la profession à se mobiliser pour convaincre l'Administration de les déclasser.
Zones vulnérables : les agriculteurs isérois recensent les arguments pour faire déclasser certaines communes

La semaine dernière, la DDT de l'Isère a rencontré la chambre d'agriculture, les associations et les professionnels pour leur communiquer un premier projet de zonage, issu d'une analyse technique réalisée dans le cadre de la procédure de révision des zones vulnérables engagée par l'Etat.

Dans ce projet, soumis à concertation, 243 communes iséroises sont classées comme zones vulnérables ou susceptibles de l'être. L'objectif de l'Administration est clair : il s'agit de remettre rapidement d'équerre un zonage pour le moins problématique (1). Les arrêtés doivent être prêts pour fin 2016.

Si les organisations agricoles saluent cette volonté de clarifier la situation, elles s'inquiètent des critères retenus.

« Le point cardinal est de savoir quelle est la qualité de l'eau en Isère, souligne Pascal Denolly, président de la FDSEA. Dans le nouveau projet de zonage, 34 communes sortent : c'est une première victoire. Mais 28 risquent d'y entrer, ce qui serait très préjudiciable à l'agriculture, notamment en termes de mise aux normes ou de plan d'épandage. Quand on envisage de classer des communes qui sont au cœur des Chambaran, où il n'y a que de la forêt et des pratiques herbagères, on est en droit de se poser des questions... »

Argumentaire tangible

De la même manière qu'ils avaient attaqué l'arrêté de 2012 et obtenu son annulation, la chambre d'agriculture et la FDSEA vont donc tenter de faire déclasser un certain nombre de communes dans le secteur des Chambaran et de Bonnevaux. Mais il leur faut des arguments.

« Nous aurions aimé mener des contre-expertises, mais nous n'en avons pas le temps matériel, explique Pascal Denolly. Voilà pourquoi les agriculteurs doivent faire remonter à leurs représentants un maximum d'éléments de terrain afin que nous puissions fournir un argumentaire tangible pour la fin août. »

Système de production agricole, type de cultures, poids des surfaces en prairie, nombre d'élevage, taux de boisement, sources de pollution non agricoles connues (station d'épuration défectueuse...) : toutes les informations sont bonnes à relayer... même si la Préfecture a d'ores et déjà indiqué qu'il n'y avait « pas de certitude sur les arguments qui seront retenus au niveau du bassin et au niveau national ».

En attendant, la profession réunit les représentants des agriculteurs de secteur les 1er et 2 août à Chatte et Monsteroux pour faire remonter un maximum d'information. « Nous n'avons qu'un mois pour convaincre : c'est maintenant qu'il faut bouger », insiste le président Denolly. Après, il sera trop tard.

Marianne Boilève

(1) Une extension du zonage a été décidée en 2015 suite au contentieux avec la Commission européenne, ce qui avait abouti au classement de cinq nouvelles communes iséroises : Saint-Geoirs, Plan, Quincieu (en partie), La Forteresse et Varacieux. Par ailleurs, l'arrêté du préfet coordonnateur de bassin définissant les zones vulnérables du bassin Rhône-Méditerranée en 2012 a été annulé fin 2015.