Accès au contenu
AGRESTE

Zoom sur l’irrigation en Auvergne-Rhône-Alpes

À partir du recensement agricole de 2020, Agreste Auvergne-Rhône-Alpes a pu dresser un panorama précis de l’irrigation en région. Alors que la gestion de l’eau devient une préoccupation grandissante, quels sont les principaux enseignements de cette étude ?

Zoom sur l’irrigation en Auvergne-Rhône-Alpes
En 2020, près d’une exploitation sur cinq en Auvergne-Rhône-Alpes a eu recours à l’irrigation, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2010.

Avec 8 % de sa SAU (surface agricole utile) équipée pour l’irrigation, Auvergne-Rhône-Alpes se classe à la 9ᵉ place des régions françaises en ce qui concerne la part de surfaces irrigables. En 2020, près d’une exploitation auralpine sur cinq a eu recours à l’irrigation, c’est 25 % de plus qu’en 2010. « Au cours de la campagne culturale 2019-2020, 8 600 exploitations ont irrigué, sur 6 % de la SAU régionale », précise le service statistique régional du ministère de l’Agriculture, Agreste Aura.

Les cultures irriguées

Parmi les cultures, le maïs (y compris fourrager) est celle qui est la plus irriguée en termes de surfaces, avec des besoins accrus l’été : 43 % des surfaces irriguées de la région, avec 84 % dédiées au maïs grain et semence. Viennent ensuite les autres céréales et oléo-protéagineux (27 % des surfaces irriguées), notamment le blé (16 %) dont les besoins en eau sont concentrés au printemps. Les cultures fruitières occupent 12 % des surfaces irriguées, dont près de la moitié concerne les fruits à noyau. Enfin, viennent les cultures légumières (6 %) qui ont des besoins en eau réguliers tout au long de la campagne.

Les spécialisations

Le taux d’irrigation montre des variations significatives selon les spécialisations. « En 2020, les surfaces irrigables et irriguées ont connu une forte augmentation par rapport à 2010, en particulier pour le maraîchage et l’horticulture (+ 91 %) et la viticulture (+ 58 %), contre 25 % de surfaces irriguées pour l’ensemble des exploitations régionales », relate Margaux Auzary, auteur de l’étude. En 2020, les exploitations spécialisées en maraîchage-horticulture concentrent 4 % de la surface irriguée régionale et 12 % pour celles spécialisées en cultures fruitières, avec des taux d’irrigation élevés, de respectivement 44 % et 36 %. Les exploitations céréalières qui occupent près de la moitié des surfaces irriguées, ont un taux d’irrigation de 19 %. Enfin, les exploitations d’élevages herbivores affichent un taux d’irrigation très faible de 1 %.

La taille de l’exploitation

« Plus de la moitié des exploitations équipées d’un système d’irrigation sont de dimension économique moyenne ou grande, alors qu’elles ne représentent qu’un tiers de l’ensemble des exploitations de la région », souligne Agreste. Les exploitations dotées d’un système d’irrigation disposent d’une SAU plus élevée que celles qui ne sont pas équipées, excepté pour la Haute-Savoie. Néanmoins, en Auvergne-Rhône-Alpes, les surfaces irrigables par exploitation sont relativement faibles, avec une moyenne de 23 ha contre 35 pour la France métropolitaine. Les exploitations qui irriguent emploient de la main-d’œuvre (2,6 ETP), soit le double des exploitations non irrigantes.

Situation géographique

Les surfaces irriguées de la région se concentrent dans la vallée du Rhône et le val d’Allier, ainsi que dans le centre du département de la Loire. « La Drôme, bénéficiant d’un climat méditerranéen, se distingue largement avec près de 50 000 ha de surfaces irriguées. À l’inverse, la Haute-Loire, la Savoie, le Cantal et la Haute-Savoie disposent chacun de moins de 5 000 ha de surfaces agricoles irriguées, soit dix fois moins que la Drôme », détaille Margaux Auzary. Cependant, « au cours des années 2021, 2022 et 2023, tous les départements de la région ont été touchés par des arrêtés sécheresse, illustrant les évolutions climatiques et les enjeux de l’eau pour les usages agricoles », conclut-elle.

C.D d’après Agreste

INFO +

Les modes d’irrigation

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’aspersion est le principal mode d’irrigation (88 %). La micro-irrigation (10 %) est globalement plus fréquente dans les exploitations spécialisées en cultures fruitières, viticulture et maraîchage - horticulture (respectivement 46 %, 36 % et 21 %). Les exploitations sont équipées à parts égales de réseaux individuels et de réseaux collectifs. Dans les réseaux individuels, 37 % de l’eau prélevée provient des eaux souterraines, 21 % des réservoirs et retenues collinaires, et 20 % des eaux de surfaces.