La filière laitière à la recherche de ses nouveaux talents
À l'initiative de l'interprofession laitière Alpes Massif central, cent cinquante jeunes ont participé à la journée des nouveaux talents de la filière laitière, mardi 1er avril, au lycée agricole de Brioude-Bonnefont, en Haute-Loire.

Après une première journée organisée au lycée agricole de Cibeins dans l’Ain, la filière laitière Alpes-Massif central réunie sous la bannière interprofessionnelle a transformé l’essai, mardi 1er avril, en organisant une journée des nouveaux talents au lycée agricole de Brioude-Bonnefont en Haute-Loire. Plus de 150 élèves, scolarisés majoritairement en Bac pro et BTS, ont participé à des ateliers, escape game et échangé avec une quinzaine de partenaires de l’écosystème laitier : coopérative (Sodiaal, Atrial…), entreprises privées (Société fromagère du Livradois, Dischamp, Lely…), Safer, chambre d’agriculture, banques, assurances, Jeunes agriculteurs… Alors que la moitié des éleveurs partiront en retraite d’ici dix ans, l’enjeu du renouvellement des générations est énorme. Et, il n’est pas circonscrit au seul métier d’éleveur… Technicien, conseiller, fromager, opérateur de maintenance, de fabrication… C’est l’ensemble de la filière laitière qui recrute, comme en témoigne Florent Kaplon, président du Criel Alpes Massif central : « La filière laitière se porte bien. Le prix du lait a sensiblement augmenté ces deux dernières années. La tendance semble s’inscrire dans la durée. Nos produits sont appréciés par les consommateurs. Les débouchés pour les jeunes dans les métiers du lait sont réels. Les conditions de travail ont évolué positivement. Dans les fermes, les installations sociétaires et le recours à la robotisation ont indéniablement rendu l’astreinte plus supportable ».
Accompagner les jeunes vers la voie lactée
Derrière la carte postale, y a-t-il une envie de lait chez les jeunes ? Scolarisée en BTS production animale par alternance, Emma sait d’ores et déjà qu’elle reprendra l’exploitation de son patron. L’investissement, la charge de travail… La jeune fille, non issue du milieu agricole en a conscience, mais pas question pour elle d’en faire une barrière. Lorsqu’on interroge ces jeunes sur ce qui les attire le plus dans la production laitière, unanimement, ils évoquent la traite. C’est un fondamental qui demeure bien ancré, suivi de près par la technique, la passion des animaux ou encore le cadre de vie. Pour accompagner les jeunes vers la voie lactée, l’interprofession a mis en place une charte d’avenir bovin lait. « Le Criel alimente un fonds collectif pour compléter des aides de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, afin d’octroyer une enveloppe de 2 500 € aux nouveaux porteurs de projets de la filière bovin lait pour soutenir la prise de congés, l’accompagnement des ressources humaines, le conseil à la qualité du lait… C’est un petit coup de pouce qui est apprécié », explique Marion Laporte, chargée de missions au Criel. Prochaine étape pour l’interprofession : mener des actions auprès des collégiens pour encore et toujours susciter l’envie du lait.
Sophie Chatenet