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ÉGALIM

Des négociations commerciales de plus en plus tendues

Le bilan 2025 du médiateur des relations commerciales fait apparaître une hausse modérée des tarifs obtenus par les fournisseurs. Des difficultés persistent toujours pour faire appliquer la non-négociabilité de la matière première agricole. 

Des négociations commerciales de plus en plus tendues
Les augmentations de prix obtenues sont un point de frustration pour les fournisseurs : ils ont obtenu une hausse moyenne d’environ 1,5 %.

Les négociations commerciales annuelles entre industriels et distributeurs du secteur alimentaire, terminées le 1er mars, se suivent et se ressemblent. Cette année encore, selon le bilan de l’Observatoire de la négociation commerciale, piloté par le médiateur des relations commerciales agricoles Thierry Dahan, « l’appréciation commune des distributeurs et des industriels sur le déroulement général des négociations commerciales montre une dégradation durable du climat ». Un sentiment particulièrement marqué du côté des fournisseurs qui déplorent des négociations toujours plus tendues années après années. Les augmentations de prix finalement obtenues sont un point de frustration pour les fournisseurs. Après avoir demandé, en début de négociation tous secteurs confondus, une hausse en moyenne de 5,7 % (chiffre consensuel entre industriels et distributeurs), soit davantage que les + 4,5 % demandés en 2024, ils ont obtenu une hausse moyenne d’environ 1,5 %.

Baisses de prix dans l’épicerie salée

Mais ce chiffre est loin d’être homogène. « Cette moyenne masque des écarts significatifs, notamment entre des baisses de prix de l’ordre de 1,5 % dans le secteur de l’épicerie salée et des hausses de prix de 2 % pour les produits laitiers et de 4,5 % dans le secteur de l’épicerie sucrée. Cette hausse en épicerie sucrée masque elle-même de fortes disparités, les produits à base de café et de chocolat connaissant une hausse bien supérieure du fait de l’envolée des cours mondiaux », note le médiateur. Sujet de mécontentement récurrent des industriels : le non-respect de la sanctuarisation de la matière première agricole (MPA). Cette année encore, cette non-négociabilité, pourtant prévue dans la loi Égalim, n’est toujours pas respectée, déplore l’Ania. « La non-négociabilité de la MPA reste difficile à appliquer en dehors du secteur laitier », confirme le rapport. Effectivement, « l’évolution du prix du lait a suscité peu de demandes de justificatifs et la hausse tarifaire moyenne obtenue par les industriels a été supérieure au niveau de la MPA qu’ils ont déclaré », selon le médiateur. Selon les études menées par l’Ilec (industriels), « le taux de prise en considération de la MPA est en constante dégradation depuis l’entrée en vigueur de la loi : 85 % en 2023, 67 % en 2024 et 51 % cette année. » Dans ces conditions, l’Ilec estime que « des contrôles et le rappel à la loi sont nécessaires ». L’Ilec souligne également les limites du bilan du médiateur qui ne prend pas en compte les négociations menées dans le cadre des centrales d’achat basées à l’étranger, ni les marques de distributeurs.

C.B