Accès au contenu
Manifestation

Les agriculteurs de la FDSEA mobilisés contre le Mercosur et la baisse de la PAC

Des agriculteurs des quatre coins du département ont rejoint la FDSEA et les JA de l’Isère le 17 décembre en fin de journée, pour faire entendre leurs revendications concernant le Mercosur, la baisse de la PAC et le MACF (1) sur les engrais. 

Par Isabelle Brenguier
tracteur
IB TD
L'arrivée à Grenoble du cortège festif mais pas moins déterminé.

Il était 19h30 quand les premiers klaxons ont retenti Avenue Joseph Vallier à Grenoble et que des lumières sont apparues.

Partis des quatre coins du département, derrière une quinzaine de tracteurs parés de guirlandes, des agriculteurs actifs, retraités, ou en devenir, ont rejoint Moirans et la mobilisation lancée par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de l’Isère qui les a conduits jusqu’à la DDT de l’Isère à Grenoble.


Devant la DDT. Crédit IB TD

Si l’ambiance était festive, le ton n’en était pas moins grave, tant les agriculteurs en ont assez de toutes ces contraintes qui rendent encore plus difficiles qu’il ne l’est l’exercice de leur métier.

Mauvais signe

Pour Jérôme Crozat, le président de la FDSEA, « ce mouvement vise à montrer notre opposition à la signature du Mercosur, qui promet l’importation de 100 000 tonnes de viande bovine, 200 000 de volailles et 15 000 de miel. Alors qu’on nous demande de produire de façon exemplaire, que des crédits très importants ont été accordés aux PAT (Plans alimentaires territoriaux) et PAIT (Plans alimentaires inter-territoriaux) dans le cadre de France Relance sans que rien ne nous revienne, nous demandons la suspension du processus de ratification du Mercosur tant que des garanties fortes ne nous sont pas apportées comme l’intégration d’un véritable principe de réciprocité et des clauses de sauvegarde applicables». 


Jérôme Crozat, président de la FDSEA 38. Crédit IB TD

Il ajoute : « Notre présence ici a aussi pour objectif d’alerter sur la baisse prévue du budget de la PAC qui est un très mauvais signe à envoyer aux agriculteurs, et également signaler notre volonté de supprimer le MACF, mais plutôt de construire une stratégie carbone cohérente qui protège la productivité et la stabilité du marché alimentaire européen. Enfin, nous voulons rappeler que dans le cadre de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse, la profession a joué le jeu et s’est prise en main. Pour autant, cela a rajouté d’importantes contraintes et pertes financières aux éleveurs que nous souhaitons voir compenser par une exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties. Les arboriculteurs de fruits à pépins et les nuciculteurs, ayant été touchés par des événements climatiques exceptionnels, nous demandons à ce qu’ils en soient aussi exemptés ».  

Ras le bol

A l’image de Cédric Ruzzin, nombre de ces agriculteurs étaient déjà venus à Grenoble en janvier 2024 manifester leur désarroi et leurs attentes.

« C’est une frustration de devoir revenir aujourd’hui. Mais avec tous les changements de gouvernement que nous avons connus depuis et qui nous ont empêché d’obtenir tout ce que nous aurions voulu, tout ce qui s’annonce encore, il faut montrer que nous sommes présents », indique-t-il.

Accompagné de nombreux jeunes, Axel Masset, co-président des Jeunes agriculteurs de l’Isère, s’est aussi joint à l’action menée par la FDSEA et à ses revendications.


Axel Masset, coprésident de JA 38. Crédit : IB TD

En soutien aux collègues mobilisés à Bruxelles le 18 décembre, la mobilisation s’est poursuivie toute la nuit et le jeudi, jusqu’à un rendez-vous des syndicalistes avec la préfète de l’Isère, Catherine Seguin.

Isabelle Brenguier

(1)  MACF pour « Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières »

Les agriculteurs ont passé la nuit devant la DDT. Crédit IB TD