1,85 million d’€ pour aider à passer la crise

Lors d’une conférence de presse organisée le 12 septembre à Entrelacs, en Savoie, Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Gilbert Guigue, vice-président du Département de la Savoie délégué à l’agriculture et Martial Saddier, président du Département de la Haute-Savoie, ont annoncé le déblocage d’une enveloppe de 1,85 millions d’euros (M€) pour aider la filière agricole à passer le cap de la crise la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Les soutiens s’adressent aux élevages foyers qui ont dû euthanasier des animaux (lire encadré), ainsi qu’aux opérateurs des filières économiques agricoles fragilisées. Cet accompagnement spécifique sera prochainement précisé par délibération dans chacune des collectivités. 

Un complément aux indemnisations de l’État

Selon Cédric Laboret, président de la chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc, cette crise a d’ores et déjà coûté plus de 10 M€. Le chiffrage conduit auprès des opérateurs inclut les dégâts directs sur les 46 élevages foyers dépeuplés, le remplacement des 1 723 bovins abattus, la période d’improductivité des fermes depuis la fin juin (plus de 2 M€ au total), ainsi que les pertes des filières économiques amont et aval, évaluées à plus de 8 M€, principalement pour les coopératives laitières et les abattoirs. En plus de l’aide forfaitaire d’urgence déjà votée de 4 000 € par foyer DNC pour faire face aux dépenses courantes des professionnels privés de ressources*, Martial Saddier a confirmé « l’éligibilité automatique au RSA jusqu’à Noël des éleveurs touchés » et le vote « acté » d’un plan de 450 000 € par l’Assemblée départementale. « Nous allons d’abord laisser l’État payer ce qu’il doit. Région et Départements boucheront ce qui manque. » L’aide forfaitaire ne sera versée qu’aux élevages vaccinés à 100 %. « Nous ne sommes pas là pour soutenir ceux qui jouent leur partition individuelle contre le collectif », a justifié le président de la Région, Fabrice Pannekoucke. Reste la question des pertes en incidence, c’est-à-dire les non-recettes et dépenses engagées à cause des blocages de mouvements d’animaux et des veaux non vendus depuis des mois. « Nous n’avons pas d’outil opérationnel, nous sommes démunis. Nous avons besoin de l’État sur ces sujets », appelle de ses vœux le président de la Région.

B. C.