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Union européenne

Crises : l’Europe se prépare

Face aux menaces croissantes que sont les catastrophes naturelles ou d’origine humaine (accidents industriels, pandémies…), les cyberattaques ou les crises géopolitiques, la Commission européenne lance un Plan pour que l’Union européenne soit préparée. Parmi les propositions, figure la constitution de réserves centralisées notamment pour les produits agroalimentaires et l’eau.

Crises : l’Europe se prépare
Dans le cadre d'un plan pour l'Union européenne (UE), la Commission proposera notamment une stratégie de stockage à l’échelle de l’UE pour renforcer l’accès aux ressources essentielles comme les équipements énergétiques, les produits agroalimentaires et l’eau.

La Commission européenne a présenté, le 26 mars, une Stratégie de l’Union européenne (UE) pour la préparation aux situations d’urgence afin de soutenir la capacité des États membres à réagir aux menaces émergentes (catastrophes naturelles, catastrophes d’origine humaine, cyberattaques, crises géopolitiques…). Si l’alimentation n’est pas au centre de ce Plan, elle est parmi la trentaine d’actions annoncées. La Commission proposera notamment une stratégie de stockage à l’échelle de l’UE pour renforcer l’accès aux ressources essentielles comme les équipements énergétiques, les produits agroalimentaires et l’eau pour se prémunir contre les pénuries. Bruxelles entend « combiner les réserves centralisées à l’échelle de l’UE avec les contributions des États membres, soutenues par des partenariats public-privé, afin de garantir l’efficacité, l’évolutivité et la rentabilité » du dispositif. Des mesures sont aussi envisagées pour préserver les ressources hydriques (y compris pour la production agricole). Le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, s’est toutefois dit « ravi que cette stratégie de préparation de l’Union européenne place la sécurité alimentaire au cœur de ses préoccupations. Il est clair que garantir une alimentation de qualité et abordable est vital pour notre stabilité et notre autonomie ».

Kit de survie

De plus, la Commission « collaborera avec les États membres afin d’identifier d’autres secteurs et services non couverts par la législation actuelle pour lesquels une action pourrait être nécessaire » et « proposera des recommandations sur les exigences minimales de préparation, y compris un mécanisme de suivi ». Et en cas de perturbations extrêmes, l’exécutif européen va proposer des lignes directrices pour atteindre une autonomie de la population pour au moins soixante-douze heures en proposant aux citoyens de l’UE de se constituer un « kit de survie », sur le modèle d’initiatives prises en Finlande, en Suède, au Danemark et, bientôt, en France. Le même jour, lors d’une conférence organisée au Parlement européen par les eurodéputés Esther Herranz García (PPE, Espagne), Elsi Katainen (Renew Europe, Finlande) et Éric Sargiacomo (S & D, France) sur les moyens de renforcer la souveraineté alimentaire en Europe, le chercheur Franck Galtier du Cirad, organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes, a défendu l’idée de constituer des stocks stratégiques de céréales ainsi que la mise en place de politiques flexibles en matière de biocarburants. Une proposition que défend Éric Sargiacomo, mais qui va bien au-delà de la question d’éventuelles pénuries, l’objectif étant, d’abord, celui de la gestion des marchés pour maîtriser les prix des matières premières.

A. G.