140 M€ de crédits annulés pour le ministère de l’Agriculture
Dans le cadre d’une coupe budgétaire touchant plusieurs ministères, celui de l’Agriculture s’est vu annuler 140 M€ de crédits pour 2025, dont 110 M€ pour la compétitivité et la durabilité et 30 M€ pour la sécurité sanitaire.

Le gouvernement a acté, le 26 avril, des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d’euros (Md€), dont 140 millions d’euros (M€) pour l’agriculture, dans le cadre de l’effort supplémentaire de 5 Md€ pour 2025, annoncé par Bercy début avril. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait expliqué alors que ces 5 Md€ devaient permettre de tenir les objectifs de déficit public pour cette année dans un contexte de croissance moindre. « Ces 5 Md€ que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable », avait-elle déclaré. Une partie de ces 5 Md€ s’est concrétisée à travers le décret publié au JO. « Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d’année », est-il précisé. « Ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d’exécution des politiques publiques, selon les termes convenus dans la loi de finances initiale pour 2025. » Parmi les annulations de crédits, la mission « Agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 M€, dont 110 M€ pour la compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et 30 M€ pour la sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation).
Un tiers des agences à supprimer ou fusionner
Par ailleurs, le 27 avril, Amélie de Montchalin a annoncé que d’ici la fin de l’année, un tiers des agences et des opérateurs de l’État qui ne sont pas des universités allait être fusionné ou supprimé, sans préciser lesquels. « C’est 2 à 3 milliards d’économies à la clé », a-t-elle indiqué sur CNews et Europe 1, avec notamment « moins d’emplois publics à la clé ». « On a 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays », a-t-elle rappelé. Plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite en début d’année, notamment l’Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel la ministre de l’Agriculture ne s’était pas opposée. Interrogée sur la façon dont les suppressions d’emplois publics pourraient se faire, Amélie de Montchalin a répondu : « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale. Je serai auditionnée par une commission du Sénat mi-mai, je ferai des annonces à ce moment-là », a-t-elle ajouté. Pour 2026, l’exécutif vise un déficit à 4,6 % du PIB, soit 40 Md€ de nouvelles économies.