Le 9 juin, sans aller dans le détail, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a présenté, le 9 juin, aux acteurs des filières agroalimentaires les grandes lignes de la planification écologique pour l’agriculture et sa contribution à la décarbonisation de notre économie à l’horizon 2030.
Le 22 mai 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, avait exposé devant le Conseil national de la transition écologique, une proposition d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Ces objectifs concernaient tous les secteurs économiques. Le 9 juin, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a présenté aux acteurs des filières les grandes lignes de cette planification écologique pour l’agriculture et l’alimentation, sans toutefois annoncer de mesures précises. Il est ainsi prévu que l’agriculture et l’alimentation devront réduire leurs émissions de 13 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030, dont 6 millions de tonnes pour les cultures, 5 pour l’élevage et 2 pour le machinisme agricole. Dans les grandes cultures, il s’agit essentiellement de réduire l’utilisation des engrais de synthèse, notamment azotés, en favorisant le développement des légumineuses, l’implantation de couverts végétaux et la méthanisation ainsi que l’usage des engrais organiques. Le développement de l’agriculture biologique et tous les systèmes d’optimisation et de changement des pratiques dans l’épandage des engrais ont également été évoqués.
Le consommateur concerné
La question de la réduction des émissions liées à l’élevage est appréhendée principalement par l’amélioration des pratiques de conduite des troupeaux, une attention portée à l’alimentation des animaux avec la nécessité de ne pas importer davantage de carbone (tourteaux de soja notamment). Le gouvernement n’entend pas non plus contrarier la poursuite des tendances déjà observées en matière bovine et porcine, à savoir la décapitalisation du cheptel. En revanche, la production de volaille devrait rester stable d’ici à 2030. Figurent également dans la trajectoire de la planification écologique, la simplification du label bas carbone, le soutien aux investissements vertueux et des efforts à mener en matière de recherche et de développement. Coté machinisme agricole et équipements, le gouvernement entend promouvoir les économies d’énergie dans les bâtiments, les serres et le matériel ainsi que le développement des énergies renouvelables. Autant de mesures qui seront précisées dans le cadre de la programmation annuelle pour l’énergie. Ainsi que le souligne le ministère de l’Agriculture, toute la chaîne alimentaire est appelée à se mobiliser, notamment pour ses approvisionnements, y compris le consommateur. Par ses actes d’achat, il doit devenir un acteur de la transition écologique et soutenir les produits agricoles et alimentaires durables. Par exemple, consommer moins de viande, plus de produits issus de l’agriculture biologique et davantage de légumineuses.
Des chantiers déjà engagés
Plusieurs chantiers ont déjà été lancés, notamment pour la baisse de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et l’adaptation des techniques de protection des cultures. Au Salon de l’agriculture, Marc Fesneau a lancé, début mai, des travaux visant à anticiper le retrait des substances actives les plus préoccupantes et à élargir la palette des solutions à mettre à la disposition des agriculteurs pour préserver la protection des cultures. Des groupes de travail par filières végétales ont été constitués et pilotés par le ministère de l’Agriculture en vue de proposer aux agriculteurs des techniques alternatives aux substances actives menacées. Participe également à cette planification écologique pour l’agriculture, le plan eau annoncé par le président de la République, le 30 mars dernier, ainsi que le pacte en faveur de la haie, lancé le 9 mai dernier par le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État en charge de la Biodiversité, Bérangère Couillard, (plantation de 5 000 km de haies par an et d’un milliard d’arbres d’ici 2030 notamment).