Le 23 janvier, le Crédit agricole sud-Rhône-Alpes organisait une soirée portant sur la place de l’intelligence artificielle dans le développement des entreprises.
La première utilisation du terme « intelligence artificielle » (IA) remonte à 1956, lors de la conférence de Dartmouth. Ce type d’intelligence devient alors une discipline à part entière, alors qu’Alan Turing travaillait déjà dessus dans les années 1940 dans l’objectif de créer une machine pensante. Aujourd’hui indissociable du travail dans de nombreux domaines, l’intelligence artificielle interroge, mais fait aussi l’objet de quelques incompréhensions.
Le 23 janvier, le Crédit agricole sud-Rhône-Alpes organisait une soirée au sujet de la place que l’intelligence artificielle peut prendre dans le développement des entreprises.
Analyser différemment
Une différence existe entre l’intelligence artificielle et l’intelligence artificielle générative, expliquent les chercheurs présents. En effet, la deuxième constitue une sous-branche de l’intelligence artificielle, car elle génère du contenu. Elle constitue ainsi une source autonome de contenu mais crée ce dernier à partir de contenus déjà existants.
Selon Lucas Nacsa, fondateur de Neovision, l’intelligence artificielle correspond à un ensemble de systèmes réalisant des tâches pour lesquelles ils ont été conçus. Leur objectif est d’assister l’homme. Outils d’aide à la décision, ils peuvent notamment aider à « caractériser des défauts que l’on ne voit pas », précise Philippe Watteau, ingénieur au CEA de Grenoble.
Pour Jean-Baptiste Dimitriou, de Capgemini, « l’intérêt de l’intelligence artificielle est qu’elle est fondée sur l’analyse de datas », ce qui peut être utile pour l’amélioration des chaînes de production. Il prend l’exemple d’une entreprise ayant eu recours à l’intelligence artificielle en raison de problèmes persistants sur une machine. « Grâce à l’IA, nous avons analysé tout le process, tout modélisé et notre équipe a cherché à comprendre quand les défauts apparaissaient. Finalement, nous avons remarqué que cela venait du réglage de la granulométrie d’une machine, ce qui a par la suite permis à l’entreprise de diminuer son taux de rebus de 50 % », explique-t-il.
Place à prendre ou à se faire
Si des inquiétudes émergent quant à la place de plus en plus importante que semble prendre l’intelligence artificielle, les chercheurs et ingénieurs réunis affirment qu’il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. « Ce sera plutôt un fonctionnement qui changera avec l’émergence de l’IA, nous conserverons des compétences bien humaines, mais elles seront gérées différemment », précise Thibault Cattelani, d’Emocio.
« J’ai travaillé avec un client qui transporte des produits à haute valeur ajoutée, notamment des vaccins, et ce en respectant la chaîne du froid. L’IA a simulé une courbe de température plutôt qu’un logiciel de simulation des fluides et, par la suite, les résultats obtenus ont été mis en ligne. Le client a pu reproduire l’étude menée directement et sans avoir recours à un bureau d’études », constate Lucas Nacsa.
Le problème réside tout de même dans le fait qu’il faille apprendre à des personnes qui ne sont pas formées à utiliser l’IA. C’est notamment le cas avec ChatGPT, « qui dit beaucoup de bêtises », remarquent les chercheurs. Les données collectées en médecine portent souvent sur des études menées sur les hommes plutôt que sur les femmes. « C’est pour cela qu’aujourd’hui, on reconnaît moins facilement une crise cardiaque chez une femme que chez un homme », ajoutent-ils, ce qui limite d’autant plus les réponses données et augmente les chances pour qu’elles soient erronées. La donnée de sortie dépend effectivement de celle qui a été entrée au départ. Donc si l’IA généralisée ne connaît pas la réponse à une question, elle l’invente. Et un problème de confidentialité se pose ainsi, car toute donnée mise en ligne sert à alimenter ces outils. « Méfiance est de mise lorsque l’on veut faire traduire quelque chose à une IA », avertissent-ils.